Isabelle : « Sur chaque course, je voudrais être « finisheuse », autant de fois qu’il y a de coureurs. »
Je suis Isabelle, souvent dit Isa, et surnommée Isange par les coureurs. J’ai trois enfants, quatre petits enfants, et un mari qui a deux enfants, ce qui nous fait huit petits enfants. Cela va faire sourire certaines, mais j’ai fait l’école d’infirmière, contrainte et forcée par ma mère. Alors ne me parlez jamais de la vocation de l’infirmière ! Heureusement en deuxième année, j’ai fait un stage en réanimation, et là j’ai découvert ma voie : le mélange de haute technicité et de relations humaines.
Ecole d’infirmière, années de Réanimation, école d’Anesthésie, formation d’urgentiste, école des cadres, diplôme de médecine de catastrophe, SAMU, toutes ces années qui m’ont données une formation , une base, et un savoir faire.
Je fais maintenant de l’assistance médicale sur des trails en France et à l’étranger, depuis plus de 15 ans. J’apporte mon savoir médical auprès des coureurs et de l’équipe d’organisation, en France et dans le monde entier (Australie, Inde, Bolivie, Afrique, etc……)
Dans une course, notre rôle médical est 30 % technique, et 70 % de psychologique.
Savoir parler, écouter, agir, se taire, regarder, conseiller, consoler, savoir coucouner, rire, sourire…
Sur chaque course, il y a une satisfaction d’aide matérielle et psychologique pour chacun.
Quand j’ai assisté, aidé un coureur à passer la ligne d’arrivée, je partage ce dossard de finisher avec la même joie, et le même bonheur. Je partage, comprends et aide la souffrance psychologique du coureur. Ils se confient facilement à moi, partagent leurs peines, leurs joies, leurs familles, leurs histoires. Ce sont toujours des moments extrêmement forts, et il faut savoir être à l’écoute, trouver les mots justes pour les booster et les faire repartir.
Un staff médical sur une course c'est:
Tout d’abord, une sécurité médicale pour les coureurs, et l’équipe du staff.
Les principales pathologies rencontrées pour les coureurs sont :
– Soins de pied pour les ampoules, déshydratation, crampes, entorses, fractures.
– Problèmes gastriques (diarrhée, vomissement, maux de ventre), maux de tête, laryngites.
On apporte aussi de l’écoute, du calme et de l’encouragement.
Mais aussi de la Prévention : crème solaire, prévention des points d’appui (épaules, bas du dos)
Enfin, de l’éducation : Soins d’ampoules, pas de vernis sur les pieds, soins de plaies, utilisation du sel, alimentation, habits chauds, habits froids, boisson adéquates, poids du sac, danger de l’automédication (ayez du spasfon , du paracétamol, des anti diarrhéiques, mais pas d’anti inflammatoires).
Petits conseils futiles :
taille des chaussures, chaussettes de qualité changées régulièrement, présence de claquettes pour la fin de course, ne gardez pas les guêtres sur un non stop, trois jours d’affilée.
Une de mes phrases préférées lorsque un coureur veut abandonner sur un problème de douleurs pas graves est : « La douleur s’oublie, l’abandon JAMAIS »
Sur chaque course, je voudrais être « finisheuse », autant de fois qu’il y a de coureurs.
Quand je vois un coureur contraint à l’abandon, je suis sincèrement triste, mais il faut que je trouve la force de lui montrer mon sourire et ma croyance pour lui démontrer que cet état de fait doit être étudié, et qu’en aucun cas cela ne doit être pris comme un échec.
Si un coureur que j’ai assisté, aidé, engueulé, coucouné, passer la ligne d’arrivée, je ressens la même joie intense que lui. : « Allons au bout de nos rêves, allons au bout de nos forces, allons au bout de nos limites, mais ne les dépassons pas, et gardons la notion de plaisir. »
Je fais de l’assistance depuis de nombreuses années, mais sans aucune envie d’imiter les coureurs que je traitais même de grands barjots, avec beaucoup d’amour. Mais en 2013, mon beau frère a lancé lors d’une soirée : « Si on allait au marathon de New-York ? ».
J’ai été la première à dire « OUI OUI OUI !!! ».
Il m’a regardé et m’a répondu : « Euh, Isabelle, j’ai l’impression que tu penses venir avec tes petits talons et ta petite robe ? Non non, Isabelle, si tu viens , c’est avec tes baskets et un dossard »
Le champagne aidant, j’ai répondu D’ACCORD. C’est ce qu’on appelle « un défi bête ? » L’entrainement a démarré, et deux ans après je peux dire que je suis MARATHONIENNE de New York 2015, après un bel entrainement.
Et maintenant, je cours pour mon plaisir, rencontrer des gens, découvrir une belle nature, et surtout ne pas devenir une vieille mémé sur son canapé. Je ne suis pas encore prête d’être fan des « feux de l’amour l’après midi » !
Mon mot pour la fin
Lisez ce livre « LE BONHEUR SELON CONFUCIUS », petit manuel de sagesse universelle, qui nous révèle des « secrets » pour comprendre notre monde et ses bouleversements, et y trouver notre place et nous aider à être plus humains et surtout plus heureux, à la recherche du meilleur équilibre de vie possible.